Sur ce, j’annonce la couleur. J’aime vraiment bien le travail de Martin WEILL (et vous allez vite vous en rendre compte) mais ce n’est pas pour autant que je vais être 100% gentille avec lui ici. Aujourd’hui, je vous propose donc de faire le point sur ce « jeune » journaliste dont vous avez très certainement déjà entendu parler.
Parcours/Bio
Ce que l'on sait
Pour quelqu’un qui fait de la TV, on ne trouve pas beaucoup de photos de Martin WEILL sur internet. D'ailleurs, on se rend compte que la plupart des articles le concernant sont illustrés avec la même photo. Cette « photo studio », posée.
Il semble faire très attention à sa vie privée (et tant mieux). Il tweete peu, donne peu d’interviews, et quand il en donne il arrive à ne pas donner d’infos précises (ou serait-ce les interviewers qui ne posent pas les bonnes questions ? … parce que j’ai quand même trouvé UNE bonne interview ici, 2013). Après avoir tout lu, tout écouté, tout vu et REvu (tout !) voici quelques remarques.
L'indice Google
Le Petit Journal
Vous pensez qu’ils en sont à combien cette année ?
Presse
Commençons par le premier groupe. Seulement quelques articles et déjà un surnom qui revient, on le compare à « Tintin ». Voici par exemple ce que l’on peut lire dans un article de l’Obs sur leurs « personnalités de 2014 » dont Martin WEILL fait donc partie :
Concernant le second groupe. On insiste surtout sur son âge. Arrêtez s.v.p. ! Par pitié ! Lorsque je lis « Le Petit Journal : quel âge a Martin Weill, l’envoyé spécial de Yann Barthès ? » — que je résumerais en « Martin Weill : mais quel âge a-t-il ? » — je me dis que le prochain article sera intitulé « Martin WEILL, mais quel est son nom ? ». On fait également allusion à son physique. Et là encore, je ne me l'explique pas. Après tout, ce n’est pas comme si, à la manière d’un boys band, il avait posé avec des chiots. Tout ça pour provoquer des « Il est tellement mignon/sexy » chez les spectatrices… ainsi que toute autre personne intéressée (parce qu’il est quand même 26e du classement Têtu 2014) …Non, pas des chiots. (Ah! désolée, vous ne m'aurez pas avec de la com'...ça fait 10 ans que je regarde LPJ ! ) ^^
Enfin, catégorie « actu-médias ». Le jour où la France entière a eu peur pour lui et son JRI - Félix SEGER - ? Le 17 novembre 2014. Suite à un reportage sur Martin Ssempa, pasteur qui combat notamment l'homosexualité en Ouganda. Ce lundi-là, le journaliste témoigne dans l'émission des difficultés qu’il a rencontrées en interviewant le pasteur. Le matériel a été endommagé et les journalistes menacés. Finalement, cette séquence n’apparaitra pas dans le replay du Petit Journal, afin de ne pas mettre en danger l’équipe encore sur place à ce moment-là… Et dès le lendemain, le nombre d’articles web concernant Martin WEILL s’en verra doublé.
Par contre, je suis un peu déçue par la presse. En effet, si j’ai ciblé Martin WEILL c’était avant tout pour confirmer ou infirmer la vision que j’ai d’un reporter de guerre. Or, quand la presse évoque le journaliste, elle se contente souvent de simplement rappeler ce que l’on a pu voir dans le Petit Journal. Finalement, c’est dans un article concernant Félix SEGER que j’ai retrouvé plus d’informations (photos, bilan, pensées/citations, etc.) Et devinez quoi… on ne dit pas l’âge de Martin WEILL dans celui-ci ! (En revanche, on apprenait alors celui de Félix SEGER… et c’est lui le plus jeune des deux ! ...D’un an.) Merci la presse régionale, fière de ses personnalités locales ;)
L'incarnation
Le principe de l’incarnation est simple. En plus de vous montrer des images, on vous indique comment « réagir » à ces dernières. On vous suggère un regard à adopter, une opinion à avoir. Tout ceci, par le simple fait de filmer la réaction d’un « journaliste-témoin » face à la situation. On s’identifie au journaliste sur place, on se projette. En plus, le fait de voir toujours la même personne est plutôt rassurant. On fidélise le public. Le journaliste devient presque un membre de la famille. En Bref : L’incarnation entraine une bonne (et fidèle) audience et facilite la transmission d’opinion… avec le consentement du téléspectateur. C’est très malin.
Mais là où Le Petit Journal est vraiment brillant, c’est dans le choix du journaliste ! Plutôt qu’un Bernard de La Villardière, ils ont préféré un « p’tit jeune » — et qui fait encore plus jeune — à peine sorti d’école, inconnu du public. De quoi coller parfaitement à son audience. Martin Weill, c’est un pote, un petit frère ou un grand frère. On a l’impression qu’ils l’ont cherché à la sortie du lycée pour lui filer la bonnette LPJ et un billet d’avion vers le Mali. Et depuis on le suit dans son périple à travers le monde. On prend de ses nouvelles, on s’assure qu’il aille bien.
Kobané 2015
Je ne sais pas si c’est le contexte : la guerre, la ville détruite, les ruines, le gilet pare-balles, etc. ou son regard (cherchez pas, c’est le regard !!). Mais je crois que dans ce reportage du 2 février sur Kobané – qui n’est pas le premier –, c’est la première fois que Martin Weill fait son âge (et même peut-être un peu plus)
…Et je crois que je ne suis pas la seule. Qu’en pensez-vous ?
En bref.
Ce que l'on aime
Le côté polyglotte. Pour moi, c’est la marque d’un intérêt porté aux autres et au monde qui nous entoure… et un signe d’ouverture d’esprit. Mais comme tout ce qu’il y a sur ce blog, ce n’est que mon humble avis ;)
De l'importance des mots : justesse et précision. Il utilise les termes appropriés. [Avis aux trolls] Pas la peine d'essayer de se nourrir de ses reportages pour créer la polémique ! (en jouant sur les mots) ...De ce coté-là, il est irréprochable.
Ce que l'on aime moins
…Parce que bien sûr on sait que c’est ce que font TOUS les journalistes lorsqu’ils interviewent un témoin, ne serait-ce que dans le but de manifester de l’intérêt et l’encourager à parler…Sauf que la plupart du temps on ne les voit pas le faire… Le problème de l’incarnation c’est qu’on le voit, et au-delà de 10 secondes ça devient très agaçant. Pas vrai Pikachu ?
Conclusion
Ainsi, j’aimerais simplement dire : MERCI pour tout ce que vous faites. Vous faites de très bons reportages et vous suscitez des vocations. Je ne sais pas si c’est compatible d’être au Petit Journal et d’être primé… alors, je vous décerne MON Prix Albert-Londres et MON Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre.
… N’oubliez pas que le crédit journalistique du Petit Journal repose en grande partie sur vous ;)
Vous êtes enfin arrivé à la fin du post. Bravo ! Et merci de m’avoir lue. Toute réaction est la bienvenue, en commentaire, sur ma page Facebook, ou même par email ou via Twitter . (Évitez quand même le "Mais cette fille est complètement folle!"...de toute façon je pense que là, c'est plutôt évident!)
[Edit Septembre 2015]
PS : Depuis que j'ai publié ce post en mars dernier, vous ne cessez de le déterrer ! MERCI. Je reçois régulièrement des retours, et je vous lis chaque fois avec autant de plaisir. (Même si je peux parfois prendre quelques jours à répondre.)
...Il mériterait sans doute une petite mise à jour, mais cet article est déjà bien assez long, pas vrai ? Alors on va essayer de faire court . Une chose que j'ai comprise cette année : L'actualité c'est faire des constats à un moment donné. Mais ce n'est pas parce qu'on ne parle plus d'un sujet qu'il n'est plus d'actualité. ("Retenez bien ça, on risque d'en reparler souvent dans les prochains mois") ...Peut-être avez-vous lu mon post sur l'hypocrisie de Twitter quant à la diffusion de la photo du petit Aylan. ...En fait, c'est une thématique qui me préoccupe depuis un petit moment déjà. Alors forcément, ce jour-là j'avais encore en tête le reportage de Martin Weill à Paris en octobre dernier et aussi l'émission du 20 avril. Vous voyez ? Finalement, ça fait des mois, même des années qu'on en parle régulièrement, et qu'on voit toujours les mêmes images. Ce jour-là, quand j'ai vu que le monde entier semblait découvrir cette "crise des migrants"...je me suis sentie bien seule.
"Petit Martin deviendra grand"...Et il a déjà bien grandi depuis 2013. Il a déjà changé. Il vient de passer la barre des 50k followers sur Twitter (+30% ces 6 derniers mois) ...Reste à voir ce que le monde de la télévision fera de lui.
À bientôt,
Lo.LA