Il y a ces métiers qui nous font rêver. Et puis il y a ces personnes qu’on admire professionnellement, mais dont on ne pourra jamais suivre l’exemple. Pour moi, ce sont les journalistes-reporters de guerre.
Ce qui suit est une fiction. Une vision fantasmée de ce métier avec peut-être quelques éléments de vérité tout de même.
Je vous laisse lire.
À bientôt ;)
Lo.LA
« Au début, c’était une simple opportunité de carrière. Progressivement, on arrive à se convaincre que notre travail est utile et même nécessaire. Les gens nous considèrent comme des héros, alors on est prêt à mourir en tant que tel. … Et puis, de toute façon je n’avais rien à perdre. Avec le temps, on s’habitue au malheur et l’on vit avec les risques… Pire, après tout ce qu’on a vu, tout ce qu’on a vécu par procuration, il n’y a plus que le risque et l’adrénaline pour nous faire nous sentir vivants.
[…] Tu sais ce qu’on ne voit pas, ce qu’on ne peut pas montrer à la TV ? … C’est la mort. Bien souvent on préfèrera montrer des villes en ruines plutôt que des corps inertes. “Afin de ne pas heurter la sensibilité du téléspectateur”. C’est tout à fait hypocrite. On nous envoie rendre compte d’un massacre. On évoque le nombre phénoménal de morts. Mais on ne peut pas en montrer un seul, parce que ça risquerait de bouleverser des personnes à des milliers de kilomètres de là. Des personnes n’ayant finalement, pas d’autres problèmes dans leur vie que de choisir leur tenue du jour ou décider ce qu’ils feront le weekend prochain. Oui, je caricature, mais on n’est pas si loin de cette vérité. … Certaines chaines décident de tout de même montrer ces “images-chocs”. Mais ce n’est toujours pas la réalité. En fait, il y a une chose qu’on ne dit pas assez. Un élément, auquel, nous reporters, sommes confrontés, mais qui ne peut transparaitre à l’écran. C’est l’odeur. Peu importe le lieu, le nombre de cadavres entassés… c’est toujours la même odeur. L’odeur insoutenable de la mort, plus ou moins intense suivant l’état avancé ou non de décomposition des cadavres.
À force d’enchainer les reportages en zone de conflits, cette odeur m’est devenue à la fois insupportable et familière. Je n’arrive même plus à m’en défaire. Elle a imprégné mes habits et s’est infiltrée dans mon esprit. Elle ne me quitte plus, même entre deux tournages. Impossible alors de me fier à mon odorat. J’ai l’impression de la retrouver partout : dans la rue, dans les feux de cheminée, dans les parcs, près des étangs, etc. Et puis revient le moment de partir. … On sait qu’on est au bon endroit, lorsqu’on retrouve l’odeur. À ce moment-là, on se souvient de toutes les autres fois où l'on y a déjà été confrontée. On retrouve notre odorat. On arrive enfin à faire la différence entre le souvenir qui nous hantait en France et la réalité sur place. Ça n’a absolument rien à voir. La réalité, c’est pire. On ne pourra jamais l’oublier. Cette odeur familière et insupportable. »
Ce qui suit est une fiction. Une vision fantasmée de ce métier avec peut-être quelques éléments de vérité tout de même.
Je vous laisse lire.
À bientôt ;)
Lo.LA
« Au début, c’était une simple opportunité de carrière. Progressivement, on arrive à se convaincre que notre travail est utile et même nécessaire. Les gens nous considèrent comme des héros, alors on est prêt à mourir en tant que tel. … Et puis, de toute façon je n’avais rien à perdre. Avec le temps, on s’habitue au malheur et l’on vit avec les risques… Pire, après tout ce qu’on a vu, tout ce qu’on a vécu par procuration, il n’y a plus que le risque et l’adrénaline pour nous faire nous sentir vivants.
[…] Tu sais ce qu’on ne voit pas, ce qu’on ne peut pas montrer à la TV ? … C’est la mort. Bien souvent on préfèrera montrer des villes en ruines plutôt que des corps inertes. “Afin de ne pas heurter la sensibilité du téléspectateur”. C’est tout à fait hypocrite. On nous envoie rendre compte d’un massacre. On évoque le nombre phénoménal de morts. Mais on ne peut pas en montrer un seul, parce que ça risquerait de bouleverser des personnes à des milliers de kilomètres de là. Des personnes n’ayant finalement, pas d’autres problèmes dans leur vie que de choisir leur tenue du jour ou décider ce qu’ils feront le weekend prochain. Oui, je caricature, mais on n’est pas si loin de cette vérité. … Certaines chaines décident de tout de même montrer ces “images-chocs”. Mais ce n’est toujours pas la réalité. En fait, il y a une chose qu’on ne dit pas assez. Un élément, auquel, nous reporters, sommes confrontés, mais qui ne peut transparaitre à l’écran. C’est l’odeur. Peu importe le lieu, le nombre de cadavres entassés… c’est toujours la même odeur. L’odeur insoutenable de la mort, plus ou moins intense suivant l’état avancé ou non de décomposition des cadavres.
À force d’enchainer les reportages en zone de conflits, cette odeur m’est devenue à la fois insupportable et familière. Je n’arrive même plus à m’en défaire. Elle a imprégné mes habits et s’est infiltrée dans mon esprit. Elle ne me quitte plus, même entre deux tournages. Impossible alors de me fier à mon odorat. J’ai l’impression de la retrouver partout : dans la rue, dans les feux de cheminée, dans les parcs, près des étangs, etc. Et puis revient le moment de partir. … On sait qu’on est au bon endroit, lorsqu’on retrouve l’odeur. À ce moment-là, on se souvient de toutes les autres fois où l'on y a déjà été confrontée. On retrouve notre odorat. On arrive enfin à faire la différence entre le souvenir qui nous hantait en France et la réalité sur place. Ça n’a absolument rien à voir. La réalité, c’est pire. On ne pourra jamais l’oublier. Cette odeur familière et insupportable. »